mardi 23 janvier 2018

Il fait beau à Zinal

Déjà hier soir, les étoiles ont commencé à réapparaitres les une après les autres, laissant présager une nuit froide mais des jours meilleurs et les lève-tôt n'ont pas été déçu! L'Heure Bleue, moment préféré des photographes, mais très éphémère, était bien là ce matin.

Les ruelles encore désertes du vieux village craquent sous mes pas, la glace ayant remplacé la neige fondue de la veille qui avait transformé bien des endroits en froide piscine. 

A chaque arrêt, on peut "écouter le silence" comme disait Ella Maillart et c'est vraiment reposant, la vie actuelle nous enrobant d'un bruit de fond permanent ou que l'on puisse aller.

Quelques bonhommes de neige sont apparus sous les mains des enfants en ballade. Les petits veaux se frottent le museau dans cette poudre bizarre qui a l'air de bien les amuser, pendant que leurs mères se font soulager de quelques litres de lait par Walti avant qu'il ne soit transformé 
en délicieux fromages sous les mains expertes d'Hélène. 

La vie continue au village, la barrière qui ferme provisoirement la route ne ferme ni les esprits, ni les coeurs, ni la vie. D'ailleurs on peut rester plusieurs jours sans quitter le village alors que la voie est libre... 
Les seules barrières qui existent sont celles que l'on se met !







 Le moment approche, l'hélicoptère est venu larguer ses bombes afin de sécuriser la vallée et les chasses-neige nettoient la route, je vais bientôt pouvoir rentrer chez moi après deux jours de vacances  au centre du village. 

 La Dent Blanche fume, entourée de la Pointe de Zinal et du Grand Cornier. Le soleil caresse gentiment les flans blanchi par tout ces jours de neige. 
De magnifiques nuages dansent autour du Besso pour saluer le retour d'un ciel bleu et un petit arc en ciel amène sa touche délicate au tableau. 
Hier on vivait en noir et blanc, aujourd'hui nous sommes passé en mode "couleur"


Les Diablons, maquillés pendant plusieurs jours par les vents tempétueux, exhibent fièrement leur éphémère blancheur tandis que le Besso attend gentiment son tour pour profiter d'un rayon de soleil.




 Midi, l'heure attendue par certain, pressé de regagner leurs occupations et redoutée par d'autres, signifiant que la bulle hors du temps vient d'éclater, que la parenthèse dans le train-train quotidien vient de se refermer et que la vie normale va reprendre. 

 Kim donne les derniers coups de pelle à la terrasse du Besso, afin d'être prêt pour accueillir les clients du week-end, qui ne manqueront pas de lui demander avec envie: 
"Alors, c'était comment ces deux jours loin de tout, petit veinard ? " 
Les plus chanceux sont ceux qui vont skier ces deux prochain jours, avec des pistes gorgées de neige et de soleil...



 La pluie qui est tombée en alternance nous a laissé un spectacle fantastique autant qu'éphémère, accentué par le soleil rasant. Un paysage ou l'on peut tout imaginer. 
Pour ma part, j'ai l'impression de revoir la mer en colère des côtes bretonnes, secouée par les dernières tempêtes, que je viens de quitter. Un joli début d'année... des vagues comme des montagnes à la Pointe du Raz et des montagnes comme des vagues à Zinal.



dimanche 21 janvier 2018

Il neige à Zinal

A force d'entendre les plaintes monter des stations de ski vers un ciel désespérément vide ces dernières année, le marchand de neige s'est décidé à frapper un grand coup pour retrouver la confiance de tout ces mordus de paradis blanc et de descentes enivrantes sur des tapis moelleux de fraiche poudreuse. 



 Après s'être retenu pendant toutes ces années, il semble avoir perdu le sens de la mesure, et pour se rattraper, déverse depuis quelques jours ses flocons par milliards afin de se faire pardonner. 

Le village, qui n'en demandait pas tant,  disparait peu à peu sous le flot de cette générosité qui semble ne plus vouloir s'arrêter.

Les façades de mélèzes, noircies par le soleil, blanchissent soudainement sous les rafales de neige emmenées par un vent tempétueux.

La neige s'amoncelle dans les moindres recoins et forme d'insondables congères qui vont rester encore longtemps.

Et le silence ouaté augmente à la même cadence que tombe les flocons, troublé seulement par le crissement des pas de quelques promeneurs ravis de cette étonnant spectacle.




 Une éclaircie se dessine avec l'arrivée de l'hélicoptère, qui va orchestrer la symphonie explosive propice au déclenchement des avalanches afin de sécuriser la zone.
Et le spectacle va être à la hauteur de cette longue attente. 

Sous le souffle de quelques kilos d'explosif, la vague neigeuse commence à glisser lentement, majestueusement, semblant tournoyer sur elle-même, cherchant son chemin parmi les rochers, prends soudainement de la vitesse et de l'ampleur pour venir se fracasser dans le fond des Plats de la Lée avant qu'un nuage de poudreuse ne remonte le flan opposé de la vallée et fasse disparaitre le Besso à nos yeux éblouis !


 Après l'avalanche, le spectacle continue avec la féerie nocturne à travers les ruelles du Vieux Zinal.



 Un grand merci à l'Entreprise Car Postal qui assure les liaisons par -presque- n'importe quel temps et aux hommes du déneigement qui travaillent sans relâche afin que la vie puisse être plus facile dans ces périodes enneigées.




 Les Dents de la Mer...à Zinal ?!





 Et ce dimanche midi, la nouvelle est tombée, la route va être fermée et le village va hiberner quelques jours, le temps que la situation se stabilise. 
L'ambiance va être à la conversation, à la fête ou à la méditation selon le caractère de chacun, mais ne laissera personne indiffèrent, l'expérience étant toujours assez étonnante de devoir dépendre du temps pendant quelques jours pour organiser ses journées.

Dernier coup d'oeil depuis l' l'Hôtel Europe ou j'ai trouvé refuge, sur le village qui va plonger dans le silence et la nuit avec la surprise d'un lendemain encore plus blanc...




jeudi 18 janvier 2018

Phare d'Eckmühl et Le Guilvinec

Dernier volet de ce périple côtier Breton, en vue du Phare d'Eckmühl qui dresse fièrement ses 65 m au dessus de Penmarc'h. 
307 marches vous attendent si vous voulez profiter de la magnifique vue à son sommet. 

Et si vous faite moins de 0'46''54 pour arriver en haut, inscrivez-vous à la "Montée du Phare d'Eckmuhl", autrement gardez votre souffle pour pas vous le faire couper par le panorama que vous allez découvrir. Vous aurez également le temps d'admirer la perfection de la pose des plaques d'opaline qui sont toujours alignées pile-poil aux marches en granit de l'escalier. 
 Les carreleurs apprécieront la précision du travail, 60m plus haut ! 
Malheureusement le phare était fermé lors de mon passage et j'ai pas pu chronométrer ma montée... Cette image de l'intérieur du phare, prise lors de mon dernier passage ici, illustre bien la beauté des lieux.


Le plus fragile et le plus résistant se côtoie, jamais loin l'un de l'autre, et malgré les marées et les courants, les petits coquillages restent fidèlement au pied du majestueux phare de granit.

Arrivée devant le phare du Guilvinec avec un petit pincement au coeur, car c'est le dernier port maritime avant de retraverser la France et regagner mes montagnes helvétiques. Le soleil est de la partie et la douceur de cette après-midi contraste avec la furie des jours précédents. Un aller-retour sur le quai pour admirer tout ces bateaux sagement amarrés, mais prêt à aller affronter les vagues de l'Atlantique me ravit toujours autant. 
Je suis vraiment admiratif des gens de la mer, droit dans leurs bottes à force de devoir garder l'équilibre sur des océans souvent agitées et qui sortent quasiment par n'importe quel temps pour ramener à quai le fruit de leur passion et de leur travail, le poisson ! 
Droit dans leurs bottes, car avec la mer, on ne triche pas.
 Il n'y a pas de concessions et les erreurs se paient souvent cash !
La marée, le vent et les vagues sont immuables et la réussite de cette entreprise dépend de la communion entre l'homme, la femme -car beaucoup de femmes exercent ce métier- et la mer. 
Comme à la montagne, la puissance des éléments inspire le respect, et du respect découle la sagesse.
Et peut être que le trop plein de techniques modernes, soit disant garante de sécurité absolue, nous fait oublier ce respect et cette sagesse...




Histoire d'Amour ?


Ascenseur à bateaux, la marée !






Dernière lueurs du jour sur le phare d'Eckmühl et magnifique coucher de soleil en guise d'au-revoir, comme j'ai bénéficié d'un magique lever de lune lors de mon arrivée a St Nazaire
Quand on attends rien d'autre que ce qui vient chaque jour, 
La déception n'a pas cours.



Kenavo, Finistère